† once upon a time
• La routine, Tosca déteste ça alors elle égaye toujours ses journées d'une nouvelle lubie ou d'une nouvelle connerie à faire : balancer des ballons d'eau du haut d'un immeuble, faire des cupcakes par centaines etc... • Ne jamais lui dire : tu n'es pas cap de ... Elle n'attendra même pas la fin de la phrase pour te prouver que si, elle est cap et même de TOUT • C'est une fan de Star Wars et ne se lasse pas de regarder la trilogie : elle a même le coffret en blue ray et elle refuse de le prêter à qui que ce soit • Entre deux cours, Tosca aime lire un comicbook, oui, oui • Elle raffole des comic-cons et y va dès qu'elle peut : en cosplay bien entendu et en entraînant Nate avec elle • Elle déteste la cigarette surtout l'odeur. Elle n'hésite pas à le faire remarquer et à carrément écraser la clope qui la dérange • Elle n'est pas une bonne cuisinière sauf pour les pâtisseries mais on peut pas se nourrir que de sucreries, hein ! Dommage • Tosca a sa période : portable éteint, ouvre à personne, pyjama devant la télé avec de l'ice cream en mode : ne pas me faire chier, merci. Dans ces moments là, il n'y a qu'à Nate à qui elle veut bien ouvrir sa porte. • Envoyer un texto à Nate est la dernière chose qu'elle fait avant de dormir et la première chose qu'elle fait en se réveillant • Texter Nate toute la journée tiens, aussi, tant qu'à faire • C'est une cinéphile et adore aller au cinéma. Même si c'est une geek, elle a en horreur les sites de streaming and co. Elle sera toujours du genre à aller au cinéma ou acheter les DVD etc... • Tous les premiers samedi du mois, elle dépoussière sa grande bibliothèque de DVD et ça lui prend toute la journée pour ça • Tosca a la sale manie de roter bruyamment. C'est pas glamour, je vous le cède mais quand ça sort, ça sort, c'est comme ça. C'est son motto. Puis de toute façon, elle s'en fiche de ce que les gens pensent • Manger avec les doigts, ca rend la bouffe meilleure encore et plus de chances de s'en foutre partout en passant • Elle possède une petite chienne qui s'appelle : Princesse Caramel. Ne la regardez pas ainsi, c'est pas elle qui a choisit le prénom. • Se comporter comme un garçon : roter, jurer, être m'enfoustiste sur les bords, avoir ce réflexe de cacher une sensibilité bien présente etc... Pourtant, elle garde un aspect féminin sans en mettre des couches. C'est pas le genre à être un pot de peinture et la jupe ras la moule. • Jean, jean, jean c'est ce qui règne dans sa penderie • Faut pas se fier à sa carrure de crevette, Tosca, quand tu l'agaces trop, au bout d'un moment, elle cogne. Nota bene : elle a eu des frères et des poings, elle sait les utiliser. A bon entendeur • Pas du genre à hurler devant une araignée ou quoi mais par contre il y a bien deux choses que Tosca n'arrive pas à contrôler malgré elle : sa peur du noir complet et sa claustrophobie. • Elle a une veilleuse dans sa chambre : Simba qu'on branche et qui s'illumine. Oui, elle l'a depuis gamine, quoi alors ? • Végétarienne ratée : elle adore la viande et n'arrive pas à s'en passer. Détail qui l'enrage car elle sait qu'elle mange un pauvre animal. Il n'est donc pas rare de la voir manger une viande tout en râlant ou en étant triste. Tosca est de mauvaise humeur après un bon hamburger par exemple • Elle déteste Halloween, déteste ! • Cacher sa tristesse ou ses émotions derrière de l'humour souvent pourri • Manger devant la télévision avec ses neveux • Malgré son âge, Tosca apprécie toujours autant de se faire des cabanes avec des draps et des couvertures. Elle se fait des forts avec des cousins quand elle déprime •

Que pensez-vous de l'amour ? Jusqu'où seriez-vous prêt à aller ? J'en pense que c'est beau sur la pellicule d'un film, que c'était beau à l'époque de nos grand-parents mais que de nos jours, ca a été perverti. Faut regarder comment on peut se rencontrer maintenant : via chat, via des sites de rencontres etc... Ca a perdu son charme d'autan où l'on pouvait entendre « Oh ta grand-mère, tu sais, j'ai su que c'était la femme de ma vie quand je suis revenu de la guerre et qu'elle m'avait attendu » Non, bien entendu. Aujourd'hui, ce qu'on peut entendre c'est plutôt « Oh mais si c'est l'homme de ma vie ? Bien entendu ! Il m'a trompé que deux fois comparé à d'autres ! » Pas le même impact ! Si un jour, j'aime réellement, je serais peut-être prête à m'investir totalement : emménager ensemble et tout le bordel Que vous évoque votre première histoire d'amour ? Un fou rire. Non mais c'était pas réellement une histoire d'amour à proprement parler. Enfin j'imagine que si, ouais, un truc du genre, j'avais le béguin, une sorte de coup de coeur ou un truc du genre. Puis lui aussi. Et puis voilà. Première fois, gazouilles à gogo puis ça s'est terminé. Pas de quoi fouetter un chat Comment imaginez-vous votre avenir amoureux ? Désertique ! L'Amour, il est bien tranquille, dans son coin, seul ou accompagné de solitude. Un avenir de célibataire quoi ! Qu'on s'y méprise pas, je ne suis pas le genre féministe qui veut juste pas dealer avec les hommes ou du genre traumatisée à vie par un sombre connard, c'est juste que j'ai envie de m'éviter des emmerdes et des dramas. J'ai trouvé le mode idéal : fréquenter une personne quelque jours et basta ou les plans culs ! Si vous devriez choisir entre l'amour et l'argent que feriez-vous ? Ok après mon discours sur l'Amour avec un grand C de célibat, ça va sonner illogique m'enfin bon. Ben je choisirais l'amour. L'argent, c'est bien connu, ça fait pas le bonheur. L'argent, on a toujours fait sans dans la famille alors bon ! C'est certainement pas des poignées de dollars qui me rendront heureux ou qui me ramèneront ce que j'ai perdu.

pseudo/prénom ? Bolonaiz âge : Areuh areuh ? pays : L'île des licornes tu es ? un scénario trop sexy des pieds d'Nate-le-petit-zizi comment as tu découvert le forum ? FB t'en penses quoi ? J'en pense que j'peux poser mon noble séant ici quelque temps. Oui, oui, j'vous fait c'te honneur ... non en vrai, c'vous qui m'faites l'honneur d'm'accueillir ici ! fréquence de connexion ? 4/7j J'bosse mouah ! quelque chose à rajouter ? BOLONAIZ DANS VOT'FACE ! Allez fight d'boule d'viande !

Code:

<taken>Shelley Hennig</taken> <pseudo>✝ Tosca Thompson.</pseudo>

« Toad ! Ramène ton derche ici » Mon déguisement de Toad m'empêche de courir dans tous les sens et surtout de fausser compagnie à mes deux frangins déguisés en Mario et Luigi. C'est que je veux une tonne de bonbons moi en rentrant. Papa a dit qu'on fait le concours de celui qui en rapporte le plus et ça sera moi ! Ce n'est pas parce que je suis la plus petite que je ne peux pas gagner ! Aha ! Tommy me rattrape par le sol de mon costume et direct : je lévite et plane au dessus du sol. « Repooooose-moi, Tim-tom ! » « Saleté de gosse va ! Tu restes avec nous sinon je te ramène à la maison et la chasse aux bonbons, c'est terminé » « Rho, Tim-Tom ! T'es nul comme un cul ! » « Ah ah ah ! On fait attention à sa bou-bouche gamine ! C'est ton premier Halloween, ça serait con que tu rentres à la maison alors qu'on vient à peine de la quitter » Je capte et hoche la tête en mode : je serais saaaaaaaaage. Tommy me repose avant de me tirer mon boléro de champignon sur la face. « C'est moi qui vais gagner le concours !! » « Ah naaaaan ! Tim-toooooom !! C'd'la triche ! J'vais l'dire à papa et maman ! » Je regarde vite autour de moi pour vérifier que papa et maman sont pas dans le coin au cas où « 'Spice de coooooooon » Et hop ni vu ni connu, je me remets à courir.

La porte s'ouvre et le monde est comme suspendu dans le temps, les secondes deviennent des minutes. Mes frères et moi, on git sur le seuil de l'entrée comme des soldats misérables, une armée tout droit sortie d'un jeu vidéo : Luigi, Mario et Toad. La princesse, elle veut se tirer du château, ses valises sont prêtes qu'elle dit. Nous, on les fixe sans comprendre … enfin je ne comprend pas mais mes frères, ils savent, ils devinent mais ont envie de croire que c'est un malentendu ou une farce. « Je suis désolée » Papa git sur la table de la cuisine, le regard sombre et les mains liées comme menottées par la défaite. « Vraiment désolée. » Papa, il réagit pas alors, je le fais. « Pour quoi ? » Princesse maman pose son regard sur moi puis m'ignore. Maman m'a jamais ignoré, jamais. Elle prend ses valises et se dirige vers la porte tranquillement, comme si elle partait en voyage. Oui mais en voyage sans nous, sans moi. « Maman ! Attends ! Attends-moi ! » Princesse Maman continue de m'ignorer « Maman et nous ? Et moi ? Maman tu reviens quand ? Je peux venir ? » La princesse, elle s'arrête et me regarde de toute sa grandeur d'adulte « Tosca, là où je vais, il n'y a pas de place pour toi, tu ne peux pas venir avec moi. Tu vas rester ici avec tes frères » « Mais jusqu'à quand ? » « Je ne sais pas » « Tu viendras me chercher ? » « Je ne sais pas » Ca fait beaucoup de je ne sais pas, les adultes sont censés tout savoir, non ? La voilà qui reprend sa route, un taxi qui l'attend. Je lui cours après, je la tire, je la retiens mais elle me repousse, grimpe dans son taxi. J'hurle pour qu'elle m'entende, pour qu'elle arrête de m'ignorer mais elle s'enfout maman, elle s'enfout. « Mamaaaaan ! Maaaaamaaaaaan ! » Je suis le taxi de mes petites jambes et j'hurle de toutes mes forces, elle m'entend plus maman ou quoi ? Tommy vient me chercher, il me perche dans ses petits bras et me ramène à l'intérieur en me calmant. A l'intérieur, Joel pleure sous l'escalier, Papa a le visage enfoncé entre ses bras. Halloween, oui, c'est la fête des spectres et ce soir là, Maman est devenue un spectre. Un spectre que j'ai longtemps attendu, perchée à ma fenêtre. A chaque Halloween, j'étais prête, j'attendais. Et à chaque fois, elle n'est jamais revenue. Ce sentiment lourd, j'ai appris plus tard comment il s'appelait : l'Abandon. J'ai juré que je ne rencontrerais plus sa route.

- I hate you
- I hate you right back
Départ de la Tasmanie pour la Gold Coast, la grande île. Mes frères glapissent de joie, moi, je fais la gueule. Plus de ferme, plus mes animaux, plus la vie dans les champs. Je fais la gueule mais bien comme il faut. Je fais la gueule au milieu de tous ces enfants aux visages d'inconnus. Je tire les cheveux d'une petite fille juste pour le plaisir et je cogne dans le tibias d'un gamin qui passe. Je me défoule et ça me fait plaisir. Fallait pas me faire quitter MA Tasmanie pour ce trou à rats ! Soudain, je croise le regard d'un petit garçon brun qui m'a vu faire ma méchante et qui me défit du regard, comme s'il avait pas peur de moi, comme s'il me provoquait. Tout de suite, j'ai envie de lui voler son seau et sa pelle alors je m'exécute. « Tu t'appelle comment ? » « Nate et toi ? » « Tom » « C'est un prénom de garçon ça ! » « Et Nate, c'est un prénom de cul ! » Et bim ! Le premier fight a prit naissance. Le petit plus, c'est que l'issue est toujours incertaine : parfois il gagne et parfois je gagne mais je n'ai plus eu d'autre adversaire que lui. Nate, mon ennemi juré durant tout le primaire jusqu'au collège.

« Ah non sérieux ! J'vais pas m'asseoir à côté de ce troufion ! » « Mademoiselle Thompson ! Merci de surveiller votre langage et ensuite, exécutions ! C'est moi qui donne des ordres ici ! Vous irez vous asseoir à côté de Monsieur Carter » Je grogne dans ma barbe et abdique en traînant des pieds. « Pfff ! M'asseoir à côté d'un nullos pareil, l'année scolaire va être looooongue » « Je préfère encore l'enfer que de passer une année scolaire à côté de toi » « La ferme » « Non toi »  « Toi d'abord » « Les femelles d'abord ! » « Tagu.... » « EH OH ! Carter et Thompson ! Silence » « C'lui m'sieur ! » « C'est elle ! » Et une belle année scolaire qui débute. « Non, sérieux, t'écoute ce groupe, toi ? » « Bah je suis fan » « Ah ouais ! J'savais pas ! » « Si t'aime pas, c'est que t'as pas de goût » « Ah non mais j'adore ! Je suis trop fan ! J'ai leur deuxième album mais pas le premier, paraît qu'il est génial » « Ouais, il l'est ! Je l'ai leur premier album mais pas le deuxième » « Il est super, je t'assure ! C'est une pure bombe ! Eh mais on a qu'à se les échanger » « Ah bonne idée » La nouvelle année scolaire débuta par une découverte monumental : mon ennemi juré pouvait devenir mon ami.
« J'vous détesteuuuuh ! » Moi, dans ma belle robe de bal de promo, je me retrouve sans cavalier. Joel s'esclaffe et fait un high five à Nate. « J'ai envie de vous étraaangler ! En plus de ça, ça vous fait marrer ! Bande de cons ! » « Oh ! Soeurette, t'devrais nous remercier ! On t'a rendu service, t'as vu l'gueule d'ton cavalier ? » « Ouais sérieux, Tox, il craignait ! » « J'vous emmerde profond ! » Ma colère semble plus les laisser hilares  : effet raté. Je grimpe à l'étage et boude mais vengeance je l'aurais. J'appelle en douce la cavalière de Nate et mythonne un truc bien con. « Des capotes, t'en as prévu ? Non parce que Carter, il me l'a dit, il compte te tringler comme un cochon ce soir ! A l'horizontale, à la verticale, en diagonale, TOUT ! Sois jolie car il filmera le tout ! » voilà ! Vengeance assouvie ! Peu de temps, la porte s'ouvre et Nate me fixe : il sait, il devine. « T'es con, Tosca » « C'est toi qui a commencé, Carter ! » « C'tout d'même salaud ! » « C'toi le salaud ! J'me retrouve toute seule pour le bal de promo » « Et moi aussi ! » « Eh bah vous avez qu'à y aller ensemble bande de blaireau ! » Tommy apparaît dans la pièce, fraîchement rentré du travail. « C'est pas comme si vous étiez un couple ! Vous ne l'êtes plus et encore heureux sinon Nate n'aurait plus droit d'accès à cette maison. Tu sais bien comment on est protecteur avec notre chère soeur, hein Carter ? » « Vrai, ça, tu le sais, Nate, hein ? » « Oh ça va les gars, c'bon ! Pas b'soin d'jouer aux mâles alphas ! » J'attrape Nate par la main et le met face à moi « Ca va, y'a pire en cavalier ! » « J'avoue ! » « Bon tu pourrais avoir mieux mais tu vas pas faire la fine bouche ce soir » Les thompson rigolent en choeur avant que j'entraîne Nate dans mon sillon. « Mais non, t'es le meilleur cavalier. Allez on y va ! » « Rentrez pas trop tard ! Demain, on part en vac en Tasmanie ! J'espère que ta valise est prête Carter ! » « Et tu nous la ramène en état, steplé ! » « Oui, oui les Thompson ! » D'ennemi juré, Nate est devenu mon ami pour passer par la case petit-ami, section ex puis meilleur ami. Il fait parti désormais de la famille et je crois que je n'ai jamais été aussi ravie d'avoir changer mon fusil d'épaule

Toutes mes espérances sont ruinées, mon coeur est brisé, ma vie est éteinte, il n'y a plus que deuil et dégoût autour de moi; la terre est devenue de la cendre; toute voix humaine me déchire
L'abandon, il faut croire que c'est une malédiction chez nous. Maman a abandonné Papa. Ishbel a abandonné Tommy. Et moi, je me suis retrouvée aussi abandonnée, malgré moi, sans le vouloir, sans le chercher alors que je m'étais jurée de ne plus croiser la route de l'Abandon. Seulement, parfois, nous ne contrôle pas, surtout quand c'est la mort qui se marie avec l'abandon : on ne peut rien y faire si ce n'est pleurer.

Identification du corps. Passage obligatoire. Le coeur se cogne dans sa cage d'os et j'ai envie de le vomir. Le médecin-légiste me fait entrer dans sa pièce frigo, sa pièce de la mort. Les jambes ont envie de lâcher, le sol de se rompre. « Vous êtes prête ? » Question conne. Est-on prête à venir voir le cadavre de son frère ? Est-on prête à suivre cette procédure à la con !? NON ! La réponse est Non ! « Oui » Il soulève le drap lentement, je l'arrête dans son mouvement. Pas besoin d'aller plus loin, je reconnais le visage de Tommy, je reconnais sa mâchoire qui restera fermée pour toujours. Ma main vient se plaquer contre ma bouche pour étrangler les sanglots qui pointent leurs gueules. Ne pas pleurer, ne pas pleurer. Être forte, une putin de forte ! « C'est bien lui » Le verdict tombe comme sonnerait le glas en période de guerre. Pendant un court instant, je me mets à croire que Tommy va se relever, éclater de rire et me dire qu'il m'a bien eu, que je suis bien trop naïve. Je lui claquerai l'arrière du crâne, boudeuse mais ravie que ce soit une blague. Oui, j'y crois. Allez, 3, 2, 1, lèves-toi Tommy ! Dis-moi que c'est une blague ! … Rien … Quedalle. Il reste étendu et je reste là, abandonnée. Tommy, oh Tommy …  Qu'est ce que je vais dire à Maggie et Maddox moi ? « Ca va aller, Mademoiselle ? » « Oui, oui … nan » Je me rue hors de la pièce pour vomir mes tripes. « Je peux appeler quelqu'un pour vous raccompagner ou venir vous rejoindre ?  » « O...oui ...oui … Nathanaël Carter. Voici son numér...euargh » Un énième vomis vient s'échouer sur le sol. C'est mon coeur qui a envie de se tirer d'ici. J'ai besoin de Nate pour me le recoller comme il faut.
Dans la lueur ambrée du coucher du soleil, mon ombre s'étend sur le sol immaculé de la chambre d'hôpital. Mon père règne en roi dans la pièce, sur son lit-trône. Il règne depuis son sommeil comateux. 3 mois qu'il ne donne aucun signe, trois mois qu'il sombre dans un sommeil lisse, aussi lisse qu'un océan qui a tourné son dos au vent. Je m'assois sur la chaise près du lit et pose ma main sur la sienne de main qui ne gigote plus. J'étrenne, je câline mais j'ai l'impression de toucher du marbre, du marbre tiède. Je me sens seule, je me sens perdue. Tommy et Papa devaient juste aller à l'épicerie chercher des légumes pour le dîner. Juste ça, rien que ça.

Because if she let go of her grief even for a minute it would only hit her harder when she bumped into it again.
« Putain de MERDE » Le téléphone part s'écraser contre le pan du mur en face alors que mon corps glisse contre la porte du salon. J'ai envie de disparaître, être ailleurs. Craquage. Je m'écroule. Six mois maintenant que Tommy est décédé, que je prend en charge son fils et sa fille, six mois que je tente de porter tout cela en continuant mes études, six mois que je suis le roc de cette famille, toute seule. Merde ! Merde ! Je suis une humaine, fais chier ! Je ne suis pas une Wonderwoman ! Joel qu'est même pas capable d'obtenir une permission et de rentrer. Je maudis le jour où il est entré dans l'armée australienne. Aujourd'hui, qui c'est qui doit prendre une décision plus que difficile ? C'est pour ma gueule.

« Vous avez pris une décision, Mademoiselle Thompson ? » « J'y ai réfléchi, oui. Est-ce vraiment certain qu'il ne sera plus comme avant s'il se réveille ? » « Son cerveau n'émet que de faibles ondes cérébrales, l'activité est faible. Il sera léthargique s'il se réveille et cela empirera s'il ne se réveille pas » Pas le choix. Le garder serait égoïste, purement égoïste. « Vous pouvez le débrancher mais laissez-nous un moment, qu'on dise au revoir » « Bien entendu ! Prenez tout le temps qu'il vous faut ! » Merci bien ! Oui, je prendrais mon temps pour dire aurevoir à mon père que je laisse partir ou bien que j'assassine. Je ne sais pas trop où me situer. Le moment fatidique arrive, je me rue hors de l'hôpital et trouve Nate qui est venu malgré que ma fierté lui ait dit de ne pas venir. Au final, il a bien fait car je m'effondre dans ses bras. Où j'aurais pu le faire ? Joel est toujours en Afghanistan et Tommy n'est plus là. Je n'ai que Nate.

Les amis, la famille, tout le monde est réuni autour de la boîte en bois où repose mon père. Les mots de compassion, de soutien me vont droit dans le cul. Rien ne fait effet, rien ne semble apaiser la douleur pure et dure. Tous ces êtres humains me donnent envie de courir loin d'ici. Y'en a qui chialent, y'en a qui ont un air peiné puis d'autres, cerise sur le gâteau, ne cessent de me lancer des regards remplis de pitié. J'vais vous en foutre de la pitié les gars ! Le cortège quitte le cimetière pour la maison tel un serpent venimeux. Ils pullulent dans mon salon, caressent le visage de Maddox et Maggie d'un air peiné, ça m'agace. Je me racle la gorge et viva la chanson. « Votre attention s'il vous plaît ! Je vous remercie de votre présence et sollicitude aujourd'hui ! Bien que je me demande ce que certains font ici : m'enfin, l'hypocrisie hein ! Cependant, j'aimerais que vous sortiez tous de chez moi et que vous me laissiez seule avec les enfants vivre notre deuil dans l'intimité. Nous n'avons pas besoin d'un public ! » Nate me touche l'épaule mais je suis partie, la colère, le déni m'envahit. Je suis endeuillée ! J'ai perdu mon père et mon frère, mes neveux ont perdu leur père, j'ai le droit d'être en colère j'ai tous les droits ! « Vous m'avez pas entendu ? J'vais être plus claire : DEHORS ! Tout l'monde : DEHORS ! » La nuée de personnes sort, têtes basses ou regards désapprouvant une telle attitude : moi, je m'en branle. « Toi aussi, Nate. Rentre chez toi ! J'veux pas que tu restes ! » Sans lui laisser le temps de rétorquer, j'attrape la main de Maddox et Maggie dans les miennes et quitte le salon pour leur chambre « Referme la porte derrière toi, merci »

Soyons reconnaissants envers les gens qui nous rendent heureux. Ils sont les jardiniers qui font fleurir notre âme.
Les jours passent et se ressemblent tous : réveiller les enfants, les préparer, les déposer à l'école, aller en cours, les récupérer, les aider pour les devoirs et faire le dîner. Et ça, cinq jours par semaine. J'ai pas le temps de pleurer, pas le temps de m'arrêter une minute et expier toute cette lourdeur. Pas le temps, pas le luxe pour. J'encaisse et lance la machine, ce n'est plus moi le plus important, c'est devenu Maggie et Maddox. Dans ce bordel quotidien, réglé comme du papier à musique, je retrouve des petites attentions de Nate : un trailer de film envoyé par e-mail, un petit mot ou des fleurs sous le tapis de l'entrée, un sms, un message vocale, une blague. Il a toujours une attention pour moi et ça me permet de m'évader quelque secondes, quelque minutes. Je joue à la morte, à la silencieuse et il respecte ça. Il déboule pas chez moi sans crier garde mais il me prouve à sa façon qu'il sera là quand je serais prête à sortir de ma taverne. Quelque part, quelqu'un m'attend et ça me suffit.

Octobre 2013
J'entends des pas qui font craqueler le plancher de la véranda et j'ouvre la porte en grand, sourire aux lèvres. Je sais qui est là. « Salut » Lui, il s'y attendait sûrement pas. « Des fleurs ? Mais Noël c'est encore loin et mon anniversaire aussi » Je me permets de le taquiner, de jouer la carte de l'humour. Je passe une main dans ses cheveux « Dis donc ça a poussé ! Faudrait p'être les couper » Je souris, je me sens un peu plus légère même si la situation actuelle me pèse. « Je vais bien … Je vais mieux, ne t'en fais pas » La question, il l'a posé, je l'ai vu, lu, dans son regard. Alors j'élague, je prend les devants et fout le sujet épineux sous le tapis. Je n'ai pas envie d'en parler. Pour le moment, j'ai envie de retrouver mon meilleur ami. « Elles sont très belles, les fleurs ! Merci, pour celles-ci et les autres » Le bouquet entre mes mains, je lui saute au cou et le serre dans mes bras. « Si tu t'imagine que tu m'as manqué, tu te mets le doigt dans l'oeil » « Toi aussi » Rires complices, on se regarde en chiens de faïence, ravi de se retrouver « Un ciné, ça te dit ? » « Super … par contre, je dois récupérer Maddox et Maggie avant et ils viendront sûrement avec nous » Je grimace malgré moi. Les choses ne sont plus comme avant, je suis responsable de deux enfants et les changements, ça peut changer une relation. Nous ne sommes plus les mêmes. « Pas de soucis. Tu sais que j'ai toujours adoré tes neveux ! Ils sont plus agréables que toi » Coude dans les côtes, je prend mon manteau et rigole en enroulant mon bras autour du sien. La vie reprend son cours et je m'y habitue petit à petit. Je sais que Nate ne me lâchera pas, je le laisserai pas le faire de toute façon !