les pieds dans l'eau, les mains dans les poches de son bermuda, il resta figé ainsi pendant de longues minutes. son regard était rivé sur l'océan. seul le bruit des vagues s'échouant sur le sable fin parvenait à ses oreilles. le reste ne semblait pas avoir d'importance à ses yeux. il ne voulait penser à rien d'autre à vrai dire. seule l'eau et le soleil couchant s'y reflétant semblaient capter réellement son attention. cependant, il commença à bouger, ressemblant de moins en moins à une statue et commença à marcher un peu le long de la plage. il soupira. après vingt sept ans de conneries infinies, il était peut être temps de faire le bilan. de commencer du moins.

soufflant comme à son habitude, il croisa les bras sur son torse et leva les yeux au ciel. quatorze ans à peine. son père, ou du moins son géniteur, le regardait, froidement. d'un simple signe de la tête, il désigna la valise grande ouverte sur le lit de l'adolescent et ouvrit les portes du placard sans plus attendre. sans émotion, il tourna les talons. « - ton avion part dans une heure. s'il te plait, ne tarde pas. et souris, ta tante te préférera comme ça.» logàn le regarda d'un regard noir et claqua la porte. il ne fallut guère de temps avant qu'il ne hurle, prouvant son opposition envers l'idée de son père. néanmoins, il n'eut pas d'autre choix que de prendre ses affaires. il les jeta en boule dans la valise qu'il ferma rageusement. on l'avait prévenu et pourtant, il avait continué. il était comme ça. mais visiblement, ses conneries à répétition, les rendez vous dans le bureau du proviseur et tout ce qui s'en suivait semblait avoir eu raison de lui. le jeune garçon tira sa valise et la laissa tomber au sol, face à son père. « - allons y. t'attends que ça. »


il secoua la tête, voulant à tout prix chasser ces images là de sa tête. son père et lui, ça n'avait jamais été vraiment ça. à dire vrai, à ses yeux, logàn n'était pas le fils idéal dont il avait rêvé pour prendre sa succession dans son affaire à new york. chose qui n'avait jamais intéressé le garçon. trop turbulent, trop tape à l'oeil, pas assez calme, trop joueur. il y avait toujours quelque chose qui clochait. par la suite, logàn n'avait fait qu'amplifier les choses. au moins, ça donnait une bonne raison à son père d'en avoir après lui. encore aujourd'hui, c'était la même chose. la preuve, il était encore là, en australie alors que son paternel avait voulu qu'il revienne sur new york.

il jouait avec le téléphone, le tenant le plus loin possible de son oreille. le simple fait d'entendre la voix de son père l'irritait au plus au haut point. « - logàn, je t'ai pris un billet. tu rentreras lundi prochain. ton vol est à onze heures quarante cinq.» l'adolescent soupira et, sans même prendre la peine de répondre, il raccrocha. Sans prendre de pincettes, il laissa le téléphone rejoindre le sol. se tournant, il afficha un large sourire sur son visage faussement angélique. « - on en était où déjà ? » il se pencha sur la jeune femme qui partageait son lit. se redressant, elle l'attrapa par la nuque, soudant ses lèvres à celles de logàn dans un baiser sans aucune retenue. angelica. ou angie. il ne savait pas vraiment. il ne tenait pas pour autant à le savoir. c'était bien plus simple ainsi. elle n'était que de passage après tout, au plus grand damne de sa tante qui voyait défiler ces jeunes lycéennes. elles arrivaient tout sourire au bras de son neveu pour quitter la maison soit totalement furibondes, soit anéanties. c'était toujours comme ça avec logàn.


la belle époque. tout était si simple. du moins, il l'avait pensé. maintenant, il le savait, rien n'était donné. chose qui le faisait littéralement chier d'ailleurs. il passa une main dans ses cheveux indisciplinés et continua de marcher. l'eau courait sur ses chevilles. le frais lui faisait un bien fou. il en avait besoin. il devait réfléchir. surtout ces derniers temps. sans savoir pourquoi, logàn sentait qu'il devait tout remettre en question. certes, il était un véritable abruti avec les autres - les filles principalement - mais au fond, il n'était pas si méchant que ça. du moins, c'est ce que shailene ne cessait de lui répéter. même encore aujourd'hui. c'était d'ailleurs surprenant qu'elle n'eut pas cherché à le joindre depuis qu'il était parti de chez elle. ça devait faire quoi, une heure ou deux qu'il marchait sur la plage, tout seul. de temps à autres, des surfeurs quittaient leurs vagues pour prendre une pause sur la plage. mais ils ne restaient jamais bien longtemps. le surf. il fallait vraiment qu'il s'y remette.

« - même pas en rêve mon gars. tu crois que je te vois pas flirter avec toutes les nanas du club depuis que t'es arrivé ? » il la regarda, sincèrement surpris. se prendre des râteaux aussi monumentaux que celui ci ne lui était pas familier. bien au contraire. en règle général, il n'avait pas à se donner beaucoup de peine pour obtenir ce qu'il voulait, à savoir une fille dans son lit. cependant, avec celle ci, il sentait que ça n'allait pas être si simple. « - pas toutes. juste toi. » il dégaina un large sourire à l'adresse de la jeune femme. visiblement, cela ne lui faisait ni chaud ni froid. elle attrapa son verre et sirota son cosmo, ignorant royalement logàn. n'aimant guère cela, il poussa le gars qui accompagnait la brune et s'installa sur son tabouret. « - tu vas tout de même pas m'ignorer ? » elle haussa un sourcil et posa son verre. avec une lenteur exagérée, elle se tourna vers lui.  « - j'vais me gêner. » il eut un petit rire et, s'adressant au barman, il commanda une nouvelle boisson pour la jeune femme. « - je suis logàn. » « - shailene. toujours pas intéressée et t'en sauras pas plus. » elle quitta la salle sans un mot de plus, laissant logàn. pour la première fois, il se senti con.


il arrêta sa marche, se trouvant bien dans un petit coin tranquille. personne autour. à dire vrai, il venait toujours là quand ça n'allait pas. être discret sur ces choses là était primordial. il ne tenait pas à ce que tout gold coast sache quand il avait un pet de travers. il se laissa tomber sur le sable fin. ses pieds étaient toujours dans l'eau. il passa ses mains sur son visage. jouer aux gros durs sans coeur, c'était marrant. mais maintenant, ça avait tout foutu en l'air.

son portable se mit à sonner. en voyant le numéro s'afficher, logàn se retourna. il n'était pas dans la pièce avec lui. oui, il. son amant. en quelque sorte. se mettant dans un coin, il décrocha. rapidement, le jeune homme fut assailli par les questions de son interlocuteur. il roula des yeux, soupirant. « - mais oui (...) je te l'ai déjà dit, j'ai pas eu besoin de forcer les choses. c'était facile. » il marqua une pause, laissant l'autre débiter tout un tas de paroles incompréhensibles. logàn soupira à nouveau. « - il est tombé dans le panneau. il a tout cru, t'es content ?! » un claquement de porte se fit entendre. sur le coup, logàn ne percuta pas, reprenant vivement auprès de son interlocuteur. « - maintenant, arrête, ok ? je veux plus faire parti de tes conneries et de tes paris stupides. il le mérite pas. pas lui. il... je l'aime bien. » il raccrocha sans chercher à en entendre plus. se retournant, il ne vit personne. silence radio. il commença à chercher dans l'appartement, en vain. « - ruben ? » il était parti.il avait du entendre sa conversation. rageant, logàn asséna un coup de point sur le mur. il ne tarda pas à appeler shailene qui débarque presque aussitôt. face à elle, il se laissa aller. une larme roula sur sa joue. « - j'ai tout foirer, shay. » elle le regarda avec un sourire penaud et essuya la larme qui avait laissé une trainée sur sa joue. « - rattrape le, logàn. n'attend pas. reste pas avec moi. pars. »


mais il n'avait pas réussi. il n'avait rien voulu écouter. à cette pensée, logàn s'allongea sur le sol. regarder les nuages l’apaisait et pourtant, maintenant qu'il avait rencontré ruben, tout son monde changeait. ça lui faisait peur. mais il voulait retrouver ce qu'il avait pu vivre avec lui.