Summer et Eliott se sont connus sur les chaises d'une école miteuse de Saint-Pétersbourg. Tous les deux exclus de cours, tout aussi rebelle l'un que l'autre. L'un provocateur et l'autre dont le franc parler dominait sa personnalité. On pouvait dire qu'ils s'étaient bien trouvés.

Ce mec avait quelque chose en plus que les autres. Un certain charme qui ne me laissait pas indifférente, loin de là. Il suffisait qu'il pose son regard sur moi et j'en étais bouleversée. J'avais coutume de toujours contrôler la situation, avoir un tour d'avance sur les autres. Mais avec Eliott c'était différent. S'il le voulait, il pourrait faire ce qu'il veut de moi que je me laisserais faire. Je n'ai pas l'habitude de ce sentiment si étrange, je n'aime pas ça. Je savais pertinemment que si je fréquentais ce gars, cela allait mal tourner et ensemble, nous enchaînerions les conneries. Mais c'était plus fort que moi, je me demandais où tout cela va nous mener et après tout, j'en avais rien à foutre des conséquences. Je commençais la discussion, avec un certain panache qui me suivait partout. « Tu sors d'où toi ? D'un chapeau, d'une poubelle ... ? » J'y ajoutais un sourire malicieux. Nos regards se croisèrent, et j'en eus la boule au ventre. « Pas mal, tu as du cran je t'aime bien toi. » Attends, c'est que le début mon gars. Il baissa le regard sur ses mains, désirant sans doute couper court à toutes conversations. Pourtant, j'en avais encore fini.  « Qu'est-ce qui t'emmène sur la chaise des accusations ? » J'étais curieuse, voila tout. Je me demandais quelque sorte de délinquant était ce joli blondinet, si sexy.. J'en bavais. Il soupira, frustré et lâcha. « Insolence à tendance violente ! » Je me mis à rire à gorge déployée et rétorquai, nullement gênée. « Pas mal le blondinet ... mais j'm'attendais à mieux. Torture sur un prof pour ma part..  Tu peux faire mieux ? » Un sourire s'imprima sur le visage du séduisant jeune homme et j'lui souris en retour, amusée. J'sentais qu'on allait très bien s'entendre tous les deux.

Mais voilà les choses ne se passent jamais comme on aimerait. Nous étions beaucoup trop bornés, fiers. Beaucoup trop semblables. Pourtant, au départ, la vie nous semblait facile. Notre relation avait démarré comme toute histoire d'amour, pour finalement se détériorer petit à petit. Après tout, à quoi m'attendais-je?  Nous étions aussi destructeurs l'un que l'autre. L'alcool et toutes substances illicites passaient entre nos mains. Et comme si ça ne suffisait pas, nous provoquions la société et la chance aussi. Mais j'en avais rien à foutre, seul Eliott comptait. Nos pimentions nos journées par des excès, des défis tous plus fous les un que les autres. Pourtant un jour, la chance nous lâcha, la vie se joua de nous.  Peut être que cela était trop. Un soir, trop émergés et pas vraiment cleans, nous provoquâmes un accident assez grave. Non voulu, mais les faits étaient là. On était peut-être aller loin pour le coup, mais après tout la personne n'avait rien eu de grave.. non ? Et puis, nous ne recommencions plus. Mais apparemment, Eliott n'en pensait que tout autrement..

Je me réveillais. Seule dans mon lit. La place où Eliott aurait du se trouver était froide. Je me levais tranquillement, pensant qu'il avait du se réveiller plus tôt. Pourtant en me changeant, je remarquais bien vite que la valise et les affaires d'Eliott avaient disparu. Hein ?! Je pris du temps à réaliser et évitais de penser au pire. Il aurait pas pu m'faire ça.. Je l'appelais un millier de fois, lui laissant sur le répondeur un message du style « Réponds-moi, donne-moi de tes nouvelles. J'm'inquiète. » Ensuite, je téléphonais donc à ses proches, mais personne ne sut me répondre précisément. La panique devait de plus en plus forte en moi. Après deux jours de disparition, je dus me rendre à l'évidence. Il s'était cassé. Il m'avait abandonné. J'appelais quand même les flics. Par prévention. Ils me répondirent qu'ils allaient enquêter et me donner des nouvelles rapidement. Le lendemain-même, ils me rappelèrent. « Euh, madame. Je crois que votre copain.. ami, est bien parti de son propre chef. » Je déglutis, les larmes aux yeux. Je n'avais plus rien. Les sales mecs. Mon père m'avait abandonné, et lui maintenant. C'était trop. Les seuls mots que je réussis à prononcer étaient. « Quel salopard. »