Elena & Naël
Pour une fois je suis à l'heure

   

Je connais la famille Weaver depuis désormais belles lurettes. Ma mère étaient la nourrisse des deux filles du couple. Des parents très souvent absents qui essayaient de combler leur manque de présence par des petits cadeaux par ci, par là en guise d’excuse. Mais pour être honnête les filles ne se sont pas véritablement faites avoir et ne sont pas tombées dans le piège. Pourtant Monsieur Weaver est homme fort gentil, et il aurait tout gagné s’il avait su montré l’amour qu’il portait à ses filles. Et qu’est-ce que je pense de Madame Weaver ? En toute franchise, je n’arrive pas à la cerner. Je trouve qu’elle cache assez bien son personnage, et elle a un physique qui la rend stricte et pas commode. Donc oui on n’a pas forcément envie de se frotter à elle, et oui j’essaye de l’éviter le plus possible, et elle aime bien jouer avec ça. Elle tente souvent de me prendre à part pour voir comment je réagis quand elle me parle seul à seul. Bah bien évidemment j’ai envie de prendre mes jambes à mon cou et de partir en courant ! Je suis tout palot, et je ne sors pas un mot. Sérieux, mêmes mes cauchemars ne me font pas aussi peur qu’elle ! Je la vois me regarder de haut –oui elle est très grande, et encore plus avec ses talons de dix centimètres- avec son air sévère et ses yeux de tueuses en série. Ô mon dieu faut que j’arrête de l’imaginer, j’ai l’impression de l’avoir en face de moi. Mais vous savez quoi ? C’est étrange mais Elena me fait un peu penser à sa mère. Bon en moins flippante, mais des fois quand elle me fait son regard mauvais j’ai réellement l’impression d’avoir sa mère devant moi. C’est peut-être pour ça que des fois Elena me fait peur ? Ah j’y avais jamais pensé, faudrait que je me pose cette question une fois sur le moment. C’est quand même un peu bizarre de se poser des questions pareilles sur sa copine. Au final je pense que je me pose tout le temps des questions, mais je n’ai jamais de réponse, enfin si j’en ai mais elles ne sont pas concrètes. J’aurai pu faire songeur comme métiers, du moins si ça existait comme profession. J’aurai excellé dans ce niveau, j’en suis certain.. Ma fois je n’ai pas à me plaindre de mon métier, même au contraire je suis extrêmement heureux de faire ce métier. Je vends des planches de surfs, j’en fabrique, je conseil sur le surf, je donne des cours de surf, et je vois toujours la mer de là où je suis. Que demander de plus ? Bon d’accord j’aimerai bien racheter la boutique et devenir mon propre patron, mais bon l’argent ne coule pas à flot. Puis mon supérieur ne me fait pas la misère non plus, au contraire je suis assez de libre dans ce que je fais. Vous savez y en a beaucoup qui exercent un métier qu’ils détestent, et cela doit être affreux. Se lever le matin et se dire « Bonjour journée de m****, bonjour journée toute pourrie, bonjour la déprime. » Comment ces gens font ? Enfin faut quand même avoir un moral d’acier. Non mais sérieux je respecte ces personnes. Bon après y a deux types de gens : y a ceux qui le font car ils n’ont tout simplement pas le choix et qu’il par derrière il y a une famille à nourrir, et y a ceux qui le font parce que tout ce qui les intéressent c’est de faire un métier qui rapport gros ! Honte à ces derniers je vous dis, ce n’est pas l’argent qui fait le bonheur. Bon ça rajoute du piment je n’en doute pas, mais on n’achète pas tout dans la vie. Regardez, ma mère elle ne gagnait pas de l’or massive, mais seulement de quoi payer les factures et nous nourrir. Bah je n’ai pas été malheureux, j’en suis pas mort –à moins que je sois un mort vivant-, en gros je le vis bien. Après je ne dis pas que par moment on n’avait pas des temps compliqués, mais on savait se débrouiller seul. Certes j’ai dû travailler dès que j’ai pu, mais là non plus ça ne m’a pas déplu. Bon j’ai travaillé dans la boutique de surf, oui j’aimais y aller, mais des fois j’aurai voulu prendre du temps pour moi et sortir avec mes potes. Mais j’avais des devoirs envers ma mère et je devais m’y tenir.

Pourquoi je vous raconte tout ça ? A vrai dire je ne sais pas pourquoi, je divague régulièrement sur des sujets qui n’ont aucun rapport entre eux. Ouais bon … Ah oui tout ça pour dire que j’attends Elena au café. Je suis arrivée pile poils à l’heure du rendez-vous. Bien entendu je ne me suis pressé, j’ai pris mon temps pour y aller. J’ai profité du temps pour y aller en skate, j’ai croisé du monde, j’ai parlé, je suis reparti en écoutant ma musique. En gros j’ai fait une petite balade, j’ai roulé sur ma planche avec de la musique qui tape fort contre mes tympans, j’ai regardé un peu partout au tour de moi, je me suis pris un trottoir, je me suis cassé la margoulette, je signe du genou, je suis allé laver la blessure, mais je ne me suis pas inquiété car j’ai déjà bien eu pire que ça. Bon je suis un peu dégouté car j’ai taché mon short en jean, mais bon maman va y remédier –croisons les doigts. Enfin bon y a pas eu mort d’homme alors je suis remonté sur mon skate et je suis reparti en direction de starbuck. Et puis je suis arrivé avant Ele’ pour une fois. Oui je suis quelqu’un qui est souvent en retard, environ dix quinze minutes, alors les gens le savent à force et arrive avec du retard eux aussi. Mais je me suis dit que j’allais faire un effort pour une fois, car à chaque fois Elena ne manque pas de me gronder très fortement, et cette journée et si belle que franchement je n’ai pas envie de me prendre la tête pour une histoire de retard. Alors je suis arrivé avant, et j’ai pu choisir la table. Avec ce beau soleil je n’ai pas pu résister de me mettre dehors. Il y a beaucoup de monde assis à l’extérieur avec un gobelet à la main, personne ne parle, ils ont tous le nez plongé dans leurs bouquins. Bon je n’ai pas très envie de lire, alors avant de partir de l’appart j’ai pris la tablette. Je ne savais pas combien de temps j’allais attendre mais je ne savais que ça allait prendre du temps. Un peu de musique, des jeux et hop le temps va vite passer.
   
   


   
   

Naël Ҩ Elena

Pour une fois je suis à l'heure

Aujourd’hui, je suis toute seule au bureau. Installée tranquillement, j’attends mon prochain rendez-vous tout en rêvassant. Je me souviens de ma dernière conversation avec ma pétasse de sœur, et cela ne me fait pas nécessairement plaisir. Mais tout à l’heure j’ai rendez-vous avec Naël, et il va me falloir une explication plus que plausible si jamais cette gamine a décidé de lui envoyer une photo de moi avec un mec que je ne connais même pas plus que ça bien que j’ai tout fait pour l’en dissuader. Je m’en fiche un peu, de perdre Naël, en fait, ce que je ne veux surtout pas, c’est qu’il finisse avec Anaë, ou même qu’ils redeviennent amis. Je n’ai jamais voulu de ça et j’ai envie de vomir rien une d’y penser. Dans mon tailleur, j’accueille mes clients, leur facturant à la fin du rendez-vous une putain de somme exorbitant qui ne fait sans doute envie à absolument personne. Je fronce le nez à ;la fin de ma journée. Enfin. Je commençais presque à en avoir ras le cul. Enfin, j’en ai toujours ras-le-cul, puisque même si j’aime ce que je fais, ce n’était sans doute pas mon métier de prédilection comme cela ne me passionne pas non plus. Je n’ai jamais été spécialement empathique donc je ne comprends pas du tout ce que mes clients me disent. Enfin je le comprends, mais je ne les soutiens pas et je ne les soutiendrais sans doute jamais là-dessus. Je fais mon boulot, c'est-à-dire que je m’arrange pour qu’ils gagnent devant le juge, et je plaide en tortillant du cul devant le juge. C’est ce que je fais le mieux, parader. Pas étonnant, vu que je suis plutôt jolie. Mais bon, passons. Je rentre chez moi une fois que je n’ai plus de rendez-vous pour le restant de la journée, dans le but de me changer. Je regarde l’heure. C’est bon, j’ai le temps. Comme à mon habitude, pour ne pas avoir à attendre Naël, je vais arriver une dizaine de minutes en retard. Je me déshabille dans le but d’aller me doucher, profitant du contact doux de l’eau chaude sur mon corps. Puis je sors, m’enroulant dans une serviette et séchant ma chevelure brune. Je suis bien contente de m’être enfin débarrassée de toute la crasse de la journée, dont je commençais à avoir sérieusement marre. Je me douche toujours trois à quatre fois par jour. J’enfile, une fois sèche, un jean slim avec un débardeur, puis j me maquille à nouveau, mettant mes lunettes ray-ban sur mon nez. Je sors ensuite et prends ma voiture pour me rendre au centre-ville. Quand j’arrive, pour une fois, Naël est déjà là, à ma plus grande surprise. Je lui fais un sourire, m’approchant et collant un baiser sur sa joue. « Désolée du retard. Ça fait longtemps que t’attends ? D’habitude t’as environs dix minutes de retard, c’est pour ça que moi j’avais prévu d’arriver que maintenant. Enfin bref. » Je commande un thé glacé au serveur qui vient d’arriver, accompagnant ma commande d’un charmant sourire.

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Elena & Naël
Pour une fois je suis à l'heure

   

Contrairement à beaucoup de garçons, les filles ne se battent pas pour moi, enfin pas avant que je sorte avec Elena. Les filles me considèrent tout le temps comme leur grand ami, celui à qui on peut parler, et se confier. A au fil du temps j’ai commencé à m’habituer au rôle qu’on m’a donné : le fidèle Naël. De temps en temps j’aimerai bien sortir de cette image pour m’en forger une autre, mais à près tout je me dis que cela ne me représenterait pas. Je suis comme je suis, alors je resterai le fidèle, peu importe que ça me plaise ou non. Aujourd’hui je sais ce que ressentent les garçons quand des filles se battent, se disputent pour lui. Les sœurs Weaver sont en guerre constante, et tout ça pour moi. Flatterie ou pas ? Autant le prendre dans le bon sens, ça fait genre que je suis un beau gosse et qu’à la fois je suis intelligent, enfin y a du potentiel en moi -ça va si on ne peut même plus lancer des vannes pars ci par là.  Elena et Anaë se sont toujours détestées, pourquoi ? J’en sais strictement rien, juste qu’elles sont « jalouses » l’une comme l’autre, mais jamais elles ne l’avouerons. Sortir avec Elena n’a pas vraiment arrangé l’affaire. Elle a pris la grosse tête, et Anaë s’acharne encore plus sur elle. Toutes les disputes sont bonnes à prendre, mais des fois ça serai bien de hisser le drapeau blanc. Leurs chamailleries s’étalent même lors des repas de famille –pas cool du tout. Jamais elles ne croisent sans s’empêcher de lancer des insultes. Et moi je fais quoi au milieu de tout ça ? J’ai le cul sur deux chaises je dois l’avouer. C’est pas facile, je ne dois pas prendre parti, et ça n’aide pas me cas de rester là s’en rien faire. Avant je les regardais se disputer sans ouvrir la bouche, mais quand leur conversation se terminait j’avais droit aux regards noirs ou alors moi aussi à des injures. Merde j’ai rien dit, pourquoi on s’acharne sur moi comme ça. Le plus simple c’est de partir quand il y a de l’eau dans le gaz, et cette technique fonctionne très bien. Bon à la fin j’ai quand même droit à un débriefe un peu exagéré de la part d’Elena, et j’ai quand même droit au regard noir de sa sœur. Je ne vois pas pourquoi les gens peuvent autant se disputer. On n’a qu’une vie, et se prendre la tête pour des âneries pareilles ça ne sert à rien. Vos parents vous aiment toutes les deux autant, vous êtes aussi jolies l’une que l’autre, vous avez une grande gueule toutes les deux et je vous aime toutes les deux –là je ne vais pas dire que c’est le même amour sinon ça va encore en rajouter une couche. Au final m’a vie paisible d’avant me manque énormément.
Beaucoup me disent je suis un vrai petit chien, et que mon maître est Elena. Je ne vois pas pourquoi ils disent ça, c’est n’importe quoi. Je ne suis pas là à obéir comme un gros bêta à ma copine. Je suis maître de moi-même, et je n’ai besoin de personne pour savoir ce que je dois faire –mise à part ma mère. Bon je dois avouer que sortir avec Elena alors que je la détestais avant ce n’est pas vraiment correct, mais je pense l’avoir jugé sans pour autant la connaitre. Bon je la connaissais, mais les méchancetés qu’elle a évoquées étaient souvent portées sur Anaë et non sur moi. Bon des fois il y avait des choses pas très gentilles qu’elle balançait sur moi, mais je n’ai pas vraiment branché. Le seul vrai coup tordu dont je me souvienne c’est sa fausse partie de cache-cache. Je venais juste de les rencontrer et cette maison était remplie de recoins mystérieux. Elena avait proposé à Naë et moi de jouer à une partie de cache-cache à l’intérieur. Bien sûr que j’étais partant, je suis trop fort à ce jeu et en tant que champion je détestais et je déteste toujours perdre. Alors j’avais trouvé un endroit introuvable au fond d’un placard plein de vieux vêtements puant la poussière –avec mes allergies je ne vous explique pas comment c’était mignon. J’ai dû attendre bien deux heures dans ce placard. Je commençais à avoir le nez qui me démangeait énormément j’avais les yeux qui me piquaient et le dos en compote. Le pire dans tout ça c’est que j’étais là debout dans le noir à sentir des choses étranges –des mentaux de fourrures- frôler ma peau. C’était flippant, mais vraiment flippant. Plus jamais je n’y ai remis les pieds dans ce placard poussiéreux. C’est peut-être à partir de ce moment que j’ai commencé à vraiment me lier à Anaë. Nous deux on avait été bernés par la grande sœur de la famille, et franchement malgré notre jeune âge on avait une profonde rancœur en nous. Aujourd’hui je ne sais toujours pas pourquoi elle nous a laissé en plan ce jour-là. Mais bon le passé c’est la passé, vivons au jour le jour.
« Désolée du retard. Ça fait longtemps que t’attends ? D’habitude t’as environs dix minutes de retard, c’est pour ça que moi j’avais prévu d’arriver que maintenant. Enfin bref. » J’étais tellement pris dans ma musique que je n’avais pas vu Elena arriver. Les yeux fermés j’écoutais les vibrations qui sortaient de mon casque. Flume passait en boucle s’en que je m’en rende compte, à vrai dire j’ai dû un peu m’assoupir. C’est le baiser que Elena a déposé sur ma joue qui me sorti de mes rêveries. Comparé à d’autres couples jamais on ne s’exposait en public, mais même dans l’intimité nous n’avons de grands moments de tendresses. C’est bizarre non ? Enfin ça ne me déplait pas, je suis libre de faire ce qui me chante, enfin y a des limites quand même faut pas abuser des bonnes choses. Je ne vais pas la tromper avec X et elle non plus. Là ça serait pas cool, nous ne sommes pas des pigeons non plus. Mais de temps en temps il nous arrive d’échanger des petits câlins, mais des brefs car elle n’en raffole pas et moi non plus j’en suis pas gaga. Le soleil tapait plus qu’avant et mes yeux souffraient de cette forte luminosité. Dans mon sac trainait mes lunettes de soleil, je ne verrai plus grand-chose si je ne tarde pas à les mettre sur mon nez. « Excuses moi j’ai dû m’assoupir un petit moment. Ça va ? Non pas du tout ça doit faire dix minutes que je suis arrivé. Tu as l’air crevé dis-moi. » J’avais demandé à Nick le serveur d’attendre qu’Elena arrive pour pouvoir me servir mon smoothie à la pêche. Il faisait assez chaud et j’avais peur que la boisson se réchauffe ou qu’elle finisse entièrement dans mon ventre avant que ma jolie brune n’arrive. Elena sentait bon le champoing, elle avait dû comme à son habitude prendre une deuxième ou une troisième douche dans la journée. Je n’ai jamais vu quelqu’un autant se laver. Afin de faire de la place je mis la tablette dans mon sac ainsi que mon casque.