Zaza ! Qu'est ce tu fais ? Il n'avait pas entendu sa petite sœur approcher derrière lui. Il se retourna vivement, tentant de cacher dans son dos son petit secret. Tu fais quoi tout seul dans le jardin Zaza ? Rien ! Rentre à la maison So' ! C'est un secret ? Oui c'est un secret ! Rentre maintenant ! Il lui tourna le dos et continua ce qu'il était en train de faire. Mais sa petite sœur n'avait pas du tout l'intention de l'écouter et de rentrer à la maison. Elle se mis sur la pointe de pieds pour essayer de voir ce qu'il faisait. Dis moi Zaza ! Je le dirai à personne, promis ! Il souffla, sachant qu'il ne pourrait dire non à sa sœur. Tu promet de ne rien dire hein ! OUI ! Et il lui montra. Dans sa main se trouvait un petit bracelet en argent, ressemblant beaucoup au bracelet que Sophia portait à son poignet. C'est à qui ? C'est à Charlotte... Pourquoi tu as la gourmette à Charlotte ? Elle me l'a donné parce que... Il se tut, par peur de dévoiler son secret. Elle continua de le regarder de ses yeux perçants et il continua, sachant qu'elle ne dirait rien. Parce que Charlotte et moi, et ben on est amoureux ! Elle le regardait maintenant avec des yeux tout ronds. Ça veut dire quoi amoureux ? Bah... C'est comme papa et maman ! Ça veut dire qu'on va se marier et qu'on aura des enfants ! Tu va te marier avec Charlotte ? Oui ! Et on aura des enfants ! Bah oui parce que c'était la première fois qu'il avait une amoureuse alors c'était sur, ça serait avec elle qu'il se marierait et qu'il aurait des enfants ! Et bizarrement, il pensait que ses parents ne devaient pas savoir, qu'en fait, personne ne devait savoir, alors il enterrait la gourmette à Charlotte, cette preuve d'amour, dans le jardin, près des rosiers de maman.


Azariah ? Charlotte ? Où êtes-vous ? Les deux enfants étaient cachés derrière un buisson. Ils voyaient très bien leur maîtresse les chercher et cela les faisait pouffer de rire. Ils s'étaient discrètement éloignés de leurs petits camarades pour se retrouver seuls. Malgré leur jeune âge, ils avaient décidé qu'il était temps, temps de faire comme les grands. L'appréhension se lisait sur leurs visages alors qu'ils ne soufflaient aucun mot. Et puis, toujours sans un mot, Azariah vit Charlotte fermer les yeux et attendre qu'il fasse le premier pas. Pendant une seconde il hésita et puis pris son courage à deux mains et colla ses lèvres contre celles de sa petite copine. Ça ne dura que deux secondes et puis il se recula de Charlotte qui avait maintenant un petit sourire sur les lèvres. Maintenant ça veut dire qu'on est amoureux pour la vie ! Pour la vie, oui ! Et ils sortirent en courant de leur cachette pour rejoindre le reste du groupe...


AZA ! Il est temps d'aller à l'école ! Tu ne vas quand même pas être en retard pour ton premier jour au collège ? JE VEUX PAS ! ET J'IRAI PAS ! Il claqua la porte de sa chambre mais regretta presque aussitôt ce geste. Il entendit son père monter quatre à quatre les marches et ouvrir violemment la porte. Il empoigna son fils et le fit descendre en moins de deux secondes devant la porte d'entrée où la maman d'Azariah l'attendait avec son sac à dos. Personne n'osa dire un mot, ni la mère, ni le frère et la sœur d'Azariah. Le père de famille ouvrit la porte et laissa passé la femme et les deux enfants. C'est elle qui les emmenait à l'école tandis que lui irait au travail. Sur le chemin qui menait au collège, la mère prit son fils à part : Je sais pourquoi tu ne veux pas aller au collège tu sais... Az' continuait de regarder ses pieds sans dire un mot. Tu ne veux pas aller au collège parce que Charlotte n'y sera pas... Elle a déménagé à Londres alors tu ne la reverras plus... Les larmes d'Azariah lui montait aux yeux et il tenta de les cacher à sa mère. Elle reviendra sûrement pendant les vacances, et puis tu va te faire de nouvelles copines... Sauf que Charlotte n'était pas juste une copine, elle était son amoureuse depuis la maternelle ! Et voilà que maintenant elle était partie... Bien sur elle lui avait donné son adresse pour qu'ils puissent s'écrire... mais ce n'était pas pareil. Et pendant les premières semaines de cours, il fut d'une humeur exécrable, ne pensant qu'à Charlotte. Et puis il se fit de nouveaux copains et ils parlèrent des filles de leur classe... Petit à petit il en vint à s'éloigner de Charlotte, l'oubliant presque et la remplaçant par une autre fille.