Vous faites de mon esprit votre terrain de jeu et cela ne me plait guère : je vous fuis + Un psychologue… Alessandro n’a jamais aimé les gens perspicaces, capables de voir à travers sa carapace et lire en lui comme dans un livre ouvert. Comment pourrait-il apprécier l’autre homme, alors que ce dernier semble mettre son âme à nu d’un simple regard ? S’ajoutent à cela les circonstances non conventionnelles de leur rencontre… La mère d’Alessandro l’a piégé, l’obligeant à se rendre à ces rendez-vous, et Nikolaï a largement contribué à refermer ce piège sur lui, ne lui laissant aucune échappatoire. C’est simple, Alessandro ne fait pas confiance à l’autre homme. Bien trop de choses semblent se cacher derrière ce regard glacé et ce visage aux apparences trompeuses. L’Italien ne veut pas de son aide, pas plus qu’il ne désire étaler sa vie devant lui. Et pourtant, Nikolaï s’est bien malgré lui introduit de manière irréversible dans sa vie, en le sauvant de l’un de ses clients, découvrant par la même occasion ce que l’Italien désire tant cacher : sa misère et sa condition de prostitué. Depuis ce jour, Alessandro n’est pas retourné aux consultations payées par sa mère et met tout en œuvre pour ne plus songer à la honte qu’il a ressentie ce jour-là. Il se sentait déjà minable, mais à présent, il a l’impression que le psychologue a découvert le dernier pan de sa vie qu’il s’attelle tant à cacher. Néanmoins… Il lui arrive parfois de penser qu’il serait presque tentant de se laisser aller à quelques confidences, de parler librement et sans tabou. Il aimerait croire qu’il peut faire confiance à Nikolaï, que tout ça est totalement désintéressé. Il aimerait en apprendre un peu plus sur cet être au comportement si énigmatique, qui bien malgré lui l’intrigue… Mais il ne parvient pas à comprendre les véritables intentions de ce dernier et il n’est pas prêt à le laisser entrer dans sa vie.

Vous n'êtes qu'ambiguïtés et douceur à mon égard et j'aimerais y rester insensible... + Un prénom aux douces consonances… Celui qui le porte ne semble être que gentillesse et prévenance. Alessandro ne pensait pas qu’un jour, il penserait à l’un de ses clients en de tels termes. Mais voilà, Romeo n’est pas un client ordinaire, loin de là. C’était déjà ce que laissaient présager les circonstances peu banales de leur rencontre : l’homme est intervenu en sa faveur alors que d’autres clients de montraient un peu trop entreprenants. La première réaction d’Alessandro fut de rejeter cet inconnu qui se mêlait clairement de ce qui ne le regardait pas. Il n’était pas une gamine en détresse ! Et il détestait l’idée même que l’autre ait pitié de lui… Mais Romeo lui a juste tendu des billets. Alessandro ne s’attendait franchement pas à une telle chose et son interlocuteur semblait tout aussi surpris que lui de sa propre audace. Mais finalement… L’Italien a pris l’argent. Il en avait terriblement besoin. Et à sa grande surprise, l’autre homme l’a guidé jusqu’à son propre appartement…

Et ils s’étaient revus. De nombreuses fois. Une étrange relation s’était nouée entre eux. Au début, Alessandro ne comprenait pas pourquoi Romeo venait le retrouver presque chaque soir. Il se posait de nombreuses questions à ce sujet, ne comprenant pas vraiment les intentions de l’autre homme. Il se méfiait. Mais au final, il finit par accepter cette étrange routine et il attendait même l’ancien militaire lorsque la nuit tombait sur la ville. Pourquoi ? Pour commencer, il payait plutôt bien. Ensuite, ce n’était ni un pervers, ni un ado en manque ou même quelqu’un de totalement inexpérimenté. Il n’était pas non plus désagréable à regarder, loin de là… Et il n’était pas exigeant. Il était même… doux. Patient. L’Italien avait même l’impression, parfois, que s’il s’arrêtait et refusait qu’ils aillent plus loin, l’autre homme ne dirait rien et ne réclamerait pas non plus son argent. Toute cette situation était très étrange… Et puis il y avait le fait qu’il s’intéresse à lui, à son confort. Il n’avait pas hésité une seule seconde à lui prêter sa douche et il l’invitait dans son appartement, dans son lit… Et il lui avait même demandé son nom. Normalement, les clients ne s’intéressent pas à son prénom. Quel intérêt ? Ils n’étaient pas là pour taper la discute… Cet homme était intriguant. Et puis il y avait cette manière bizarre qu’il avait de passer non loin des fenêtres, comme si quelque chose allait en surgir, ou encore son sommeil agité, et son insistance pour que l’Italien soit prudent dans la rue. Comme s’il se souciait de lui.

Et malgré lui, Alessandro commençait à s’attacher. C’était terrible. Il tentait de se persuader que ce n’était qu’une impression mais lorsque Romeo avait totalement disparu de la circulation, il avait dû se rendre à l’évidence : d’une manière ou d’une autre cet homme lui manquait. Entre eux s’était installée une petite routine. L’Italien prenait toujours soin de réveiller l’autre homme quand il semblait enfermé dans ses cauchemars, et ce dernier le réveillait toujours en jouant une douce mélodie avec sa guitare, adossé contre le rebord du lit. Il n’y avait pas vraiment de gestes tendres entre eux (la première fois que Romeo avait tenté de le prendre dans ses bras après l’acte, Alessandro avait catégoriquement refusé d’un regard, lui faisant comprendre qu’il n’aurait rien de plus) mais au fil du temps, une sorte d’intimité s’était créée. Il leur arrivait de s’installer, la tête de l’Italien calée contre le torse de l’ancien militaire, et de parler de choses et d’autres. Sans vraiment le désirer, ils apprenaient à se connaître…

Mais cela fait maintenant un mois qu’ils ne se sont pas vus et Alessandro en ignore totalement la raison. Il a fini par croire que Romeo avait quelqu’un…Après tout, ce n’était guère surprenant. Alors pourquoi cet étrange sentiment étouffait son cœur ?

Vous savez ce que je suis et cette idée m'insupporte, mais si vous continuez d'insister, peut-être songerai-je à vous aider + Un client potentiel. C’était ce qu’avait pensé Alessandro en voyant l’homme trainer dans les coins plutôt mal fréquentés. Bien habillé, l’air propre, il semblait chercher quelque chose et s’était dirigé vers l’Italien, qui faisait le trottoir. Mais Phoenix s’était révélé être un agent du FBI à la recherche d’informations sur une cible qui fréquentait apparemment pas mal les prostitués. La première réaction d’Alessandro fut la méfiance, la honte puis la fuite. Non, il ne voulait pas que cet homme l’approche. Il allait lui attirer des problèmes, Alessandro le savait. Mais l’agent du FBI est revenu à la charge. L’Italien n’hésitait pas à le repousser, se montrant peu accueillant, mais le membre des forces de l’ordre continuait d’insister. Et finalement, cela a poussé Alessandro à réfléchir. Et s’il acceptait d’aider l’agent ?

Votre charme mystérieux m'attire, mais vous êtes déjà lié : l'ambiguïté de votre comportement m'intrigue + Ce n’était qu’une histoire regards au tout début. Le week-end, Alessandro a l’habitude d’aller courir un peu à la plage, pour se vider la tête. Et il lui est arrivé de croiser plusieurs fois cet homme. Comment ne pas le remarquer ? Son physique est plus qu’avantageux et il a des yeux tout simplement magnifiques. Sans pour autant être insistant, Alessandro le trouvait beau et appréciait ce qu’il voyait de loin, de manière assez innocente. Mais il a fini par remarquer les regards de l’homme qui trainaient parfois sur sa propre silhouette… Et ils ont tous les deux fini par se confronter réellement. Le premier contact fut particulièrement marquant pour Alessandro. En effet, il court, mais cela ne fait souvent pas bon ménage avec sa faible constitution et surtout la chaleur. Un petit malaise plus tard et le mystérieux inconnu aux beaux yeux se tenait à ses côtés. Un médecin. Quelque part, cela ne surprenait guère Alessandro… Mais ce dernier ne voulait pas de la charité de l’autre homme. Il a reçu son aide de manière plutôt froide, la refusant en bloc, mais l’autre a fini par l’aider quand même. Et quelque part, au fond de lui, le geste a touché l’Italien. Certes, ce n’est que le métier de Noa, mais cela faisait longtemps que quelqu’un ne s’était pas soucié du bien-être d’Alessandro et cela lui a fait un drôle d’effet. Par la suite, les deux hommes se sont croisés plusieurs fois. L’Italien a fait un effort significatif pour paraître plus abordable et avenant car il avait auparavant agi de manière bien ingrate et il le regrettait. Alessandro a remarqué les regards que Noa avait parfois mais il y a avait des contradictions dans le comportement de l’autre homme. Ce dernier avait une attitude plutôt ambiguë, sans même le savoir. Et Alessandro agissait de son côté de manière plutôt subtile et ambiguë, laissant faire, parce qu’il appréciait la retenue innocente dont faisait preuve l’autre homme et que quelque part, ce dernier lui plaisait bien. Mais Alessandro a fini par remarquer l’alliance au doigt du médecin, et il a tout de suite adopté une attitude bien plus réservée, arrêtant de jouer sur l’ambiguïté de son comportement. Il respecte bien trop la famille et le mariage : il a bien compris que Noa tenait à eux, même si l’ambigüité de son attitude laisse l’Italien penser que le médecin a des doutes sur sa sexualité… En tous cas, Alessandro apprécie l’homme et a du respect pour lui.