chapitre I. Victoria a appris la nouvelle alors qu'elle était en train de faire ses devoirs. Ce n'est pas sa mère qui lui a annoncé la nouvelle, non, cela aurait trop lui demander bien sûr. Elle était simplement allée à l'hôpital sans même prévenir sa fille. Typique chez elle. Même dans une situation comme celle-là, elle se fichait royalement de Vic' et cela ne lui avait même pas traversé l'esprit que ça la concernait elle aussi. Victoria l'a appris comme une crétine alors qu'elle avait les informations en fond sonore derrière elle. Il y avait eu un énorme carambolage sur la nationale le matin même, alors que son père devait probablement amener son frère à l'école avant d'aller au travail. Cinq morts et sept blessés qu'il disait. Vic' était alors totalement obnubilé par l'écran alors que défilait la liste des personnes décédées dans l'accident. Son père était deuxième sur la liste, son frère dernier. Sans même réfléchir, elle prit son téléphone sur son bureau et composa le numéro de sa mère, qui répondit seulement au bout de la quatrième sonnerie.
« C'est vrai ? ». Il y eut un silence à l'autre bout de la ligne qui parut interminable pour l'adolescente, même si elle connaissait déjà la réponse, elle avait besoin d'entendre sa mère le lui dire de vive voix.
« Oui. ». Un mot, rien de plus, et Victoria s'effondra en larme sur la moquette de sa chambre, incapable de s'arrêter. Elle pleura toute la nuit ce jour-là. Sa mère n'était même pas monté la voir pour s'assurer qu'elle allait bien - ce qui n'était évidemment pas le cas - alors qu'elle était rentrée de l'hôpital. Vic' avait seulement entendu la porte s'ouvrir et se refermer tard dans la soirée. Ce ne fut que le lendemain matin qu'elle descendit, pour prendre son petit déjeuner - même si elle savait très bien qu'elle n'allait rien pouvoir avaler - qu'elle croisa sa mère. On dirait qu'elle n'était même pas affectée. Elle était comme d'habitude, bien coiffée et bien habillée. Prête à reprendre sa petite vie alors que son mari et son fils avait périt la veille seulement. Victoria ne lâcha pas un mot, même si elle avait eu une horrible envie de crier sur sa mère et de lui sauter à la gorge à ce moment-là. Elle s'installa sans un bruit à l'autre bout de la table, le plus loin possible de sa génitrice. Les yeux à l'adolescente étaient rouges et bouffis, elle le savait parce qu'elle s'était regardée dans le miroir avant de descendre, essayant tant bien que mal de s'arranger un peu, sans grand succès. Le petit-déjeuner ce passa dans un silence de mort. Vic' avait seulement avalé quelque gâteau qu'elle avait fini par vomir dans les toilettes quelques minutes plus tard. Elle se prépara alors tant bien que mal pour ne pas rater le bus qui l'amenait au collège. N'importe quelle gosse serait restée chez elle pendant plusieurs jours après un événement pareil, mais pour Vic', l'école c'était toujours mieux que chez elle avec elle.
chapitre II. C'était l'anniversaire de leur mort. C'était drôle de parler d'anniversaire pour une épreuve comme celle-là. L'année qui venait de s'écouler avait juste été horrible. Sa mère et elle se comportaient toujours comme de parfaites étrangères. Pas que cela ait été différent avant l'accident, elle avait toujours été comme cela avec Vic'. Mais depuis, cela était encore pire. C'est à peine si elles s'étaient adressées la parole en un an, mise à part pour les trucs importants comme l'école, et encore. Sa mère laissait chaque semaine un billet dans l'entrée pour sa fille et cela lui donnait l'impression de s'occuper d'elle apparemment. Ce n'est pas Victoria qui allait protester, cette situation lui convenait parfaitement. Elle n'avait aucune envie que ça change. Elle détestait sa mère au plus au point. Bien sûr, une part d'elle l'aimait, c'était tout de même la femme qui l'avait mise au monde. Mais elle n'avait aucune envie d'être proche d'elle comme une mère et sa fille sont normalement censées l'être. De toute façon rien n'était plus normale dans cette famille désormais. Victoria ne sait pas ce qui lui a prit ce jour-là. Cela faisait maintenant près de deux heures qu'elle était enfermée dans la salle de bain, ne savant trop comment réagir ou quoi faire. Le tapis normalement blanc de la pièce avait maintenant viré au rouge, le ciseau de la boite à pharmacie traînait dans l'évier et ses bras avait arrêté de saigner depuis seulement quelques minutes. Elle ne savait pas pourquoi elle avait fait ça. Sur le coup, ça lui avait semblé une bonne idée. Et sur le coup, cela lui avait fait un bien fou, cette douleur. Elle s'était sentit bien, apaisée pendant quelques minutes. Mais maintenant, elle n'était pas loin de céder à la panique. Elle ne pouvait pas laisser la salle de bain comme ça, sa mère allait forcément se rendre compte de quelque chose. C'est alors qu'elle se releva et avec une tranquillité qu'elle n'avait pas une seconde auparavant, elle se mit à laver le ciseau qu'elle remit ensuite à sa place, mis le tapis plein de sang dans un coin de la pièce et essaya tant bien que mal de laver le peu de traces rouges qu'il y avait sur le sol. C'était principalement le tapis qui avait tout pris... et son jeans. Elle retourna alors dans sa chambre comme si rien ne s'était passé et planqua son jeans et le tapis dans un coin de son armoire, décidé à les jeter l'un comme l'autre à la poubelle en allant au lycée le lendemain.
chapitre III. Cela faisait maintenant environ quatre mois que Victoria sortait officiellement avec Zippora. Et cela faisait bientôt trois mois qu'elle ne s'était pas coupée. Un gros progrès qu'elle devait en grande partie à sa nouvelle relation. Tout le monde était au courant pour les deux jeunes femmes - elles n'essayaient pas de se cacher en même temps - hormis trois personnes. La mère de Vic' pour des raisons plus qu'évidentes. Elles ne se parlaient pas et n'étaient pas proche pour un sou, et depuis que la jeune femme avait quitté la maison familiale pour emménager seule dans son propre appartement, elles ne se voyaient même plus. Victoria ne savait même pas si sa génitrice était au courant pour de son orientation sexuelle, mais elle s'en fichait royalement à vrai dire. Les deux autres personnes n'étaient que les parents de sa copine, cette dernière ayant peur et cela se comprend vu ses parents. Deux pasteurs portés sur Dieu, la religion et tout le bordel. Et même si Vic' comprenait parfaitement Zippora, elle se sentait tout de même un peu mal vis-à-vis de cette situation. Comme si Zipp' avait honte ou quelque chose dans le genre. Elle savait très bien que ce n'était pas le cas, mais cette idée reste toujours quand même un peu dans un coin de la tête dans une situation pareille. Quoi qu'il en soit, la confrontation à finalement eut lieu. Cela ne s'est pas passé exactement comme prévu. Si les deux jeunes femmes s'attendaient à une réaction excessive de la part des deux intéressés, elles ne s'étaient pas attendues à ça. Ils la foutaient dehors. Tout bonnement. Comme si elle était une paria. Finalement, ils auraient peut-être préféré que leur fille retouche à la drogue plutôt qu'à cette révélation-là. Ils ne connaissent pas le dicton qui dit qu'il faut aider son prochain ou que celui qui n'a jamais pêché nous jette la première pierre ?! Non ?! Cela devrait bien leur rappeler quelque chose quand même. Des religieux, mon cul oui !
chapitre IV. Victoria débarqua chez Zippora à peine dix minutes après son coup de fil. Elle commença à taper la porte comme une folle sans s'arrêter. Comme elle faisait tout le temps à vrai dire. Cela agaçait les gens et elle aimait ça. Mais bon, elle ne put pas le faire longtemps vu que la jeune femme débarqua pratiquement aussitôt pour lui ouvrir.
« Pourquoi tu m'as appelé ? ». Les deux jeunes femmes s'étaient remises ensemble seulement quelques jours auparavant. Ce n'était pas la première fois qu'elles se séparaient, ce n'était probablement pas non plus la dernière. Vic' ne savait pas trop à quoi elle devait s'attendre, mais elle savait que c'était quelque chose de gros. Rien qu'à la voix qu'avait Zipp' au téléphone quand elle l'avait appelé. Et si elle ne s'était doutée de rien, la tête qu'elle faisait maintenant l'aurait largement mise sur la voix. Elles s'installèrent alors sur le divan, comme à leur habitude quand elle devait avoir une conversation. Heureusement cela n'arrivait pas si souvent que ça.
« Je crois que je suis enceinte. ». Vic' resta là, les yeux ronds, sans rien dire. Elle lui déballait ça comme ça en plus. Elle n'aurait pas put y aller avec des pincettes, un peu plus délicatement. Vic' respira et inspira un bon coup pour ne pas s'énerver, ce qui aurait été sa première réaction en temps normale. Zipp' devait bien savoir que cela lui faisait du mal, mais elle ne se rendait peut-être pas compte à quel point.
« Quand on était plus ensemble, j'ai passé un week end au chalet avec Flynn et quelques potes. ». Vic' avait bien envie de répliquer « encore heureux qu'on était pas ensemble, et puis quoi encore ! ». Mais elle ne dit rien, elle savait bien que la jeune femme n'avait pas besoin de ça en ce moment. Finalement, elle reprit la parole après un silence interminable.
« T'as fait un test ? ». Bien sûr que non, mais elle avait au moins prit la peine d'en acheter un. Elle fila dans la salle de bain et Vic' laissa échapper quelques larmes, ce qu'elle ne fait jamais en temps normal. Quand Zipp' sortit de la pièce, elle avait évidemment reprit sur elle, si bien que Zipp' n'en saurait jamais rien. Maintenant, elles n'avaient plus qu'à patienter. Vic' posa quand même la question, même si elle connaissait déjà la réponse. Le père n'était pas au courant. Et elle prit bien soin d'ajouter qu'elle se sentait mal à l'aise vis-à-vis d'elle. Encore heureux ! Elles patientèrent encore un peu, puis finalement il était temps de connaître le verdict. Et merde ! Encore une fois, Vic' souffla un bon coup pour ne pas s'énerver. Elle resta là le reste de la journée pour soutenir sa copine autant qu'elle pouvait. Ce ne fut que le soir, une fois rentrée chez elle, qu'elle se dirigea directement dans la salle de bain pour s'emparer des ciseaux de la trousse à pharmacie. Première coupure. Dieu que ça faisait du bien.
chapitre V. Comment pouvait-elle annoncer quelque chose comme ça ? Elle savait qu'une fois qu'elle aurait tout dit à Zipp' ce serait la fin. Peut-être pas la fin de leur amitié, mais probablement la fin de leur couple. Ou la fin de quelque chose en tous les cas. En même temps, c'était normal. Personne, absolument personne, ne pouvait prendre une nouvelle pareille avec le sourire. Ce que avait permis à Victoria de tenir le coup ces derniers jours étaient le boulot, ainsi que s'occuper l'esprit comme elle le pouvait. Mais depuis qu'elle avait décidé qu'elle allait tout avouer à sa copine, Connelly était au plus bas.
« Qu'est ce qui se passe pour que tu sois dans cet état là ? ». Zipp' s'était levée pour la prendre dans ses bras. Sa main dans la sienne. Elle se sentait si bien contre elle. Comment avait-elle put lui faire une chose pareille ? Parce que même quand la jeune femme était tombée enceinte, elle ne l'avait pas trompé. Elle, si ! Elle n'arriverait plus jamais à se regarder dans une glace. Ce soir-là, Vic' était sortie pour se changer les idées, pour s'enlever de la tête toute cette histoire de bébé, et elle avait beaucoup, mais alors beaucoup trop bu. Ce n'est cependant pas une excuse. Il n'y avait pas d'excuses pour pareil comportement.
« Tu peux tout me dire tu sais ? ». Victoria plongea son regard dans celui de sa chérie. Elle l'aimait tellement. Qu'elle le puisse ou pas, elle allait tout lui dire. Zipp' avait le droit de savoir la vérité, même si elle n'avait absolument pas besoin de ça en ce moment et Victoria s'en voulait tellement d'en rajouter encore une couche. Elle souffla un bon coup pour se calmer et arrêter de pleurer, séchant ses larmes de crocodile sur les manches de son sweet. Cela faisait longtemps qu'elle avait épuisé son stock de mouchoirs. Elle parvint tant bien que mal à se calmer, mais sachant qu'elle n'arriverait pas à un meilleur résultat, elle se lança, les yeux de nouveau baissés vers le plancher.
« C'était il y a un peu moins d'une semaine, deux jours après notre soirée sur la plage. ». Connelly fit une pause histoire de se redonner du courage et de ne pas se dégonfler.
« J'avais beaucoup trop bu et j'étais si déprimée et il y a cette fille qui est arrivée... ». Nouvelle crise de larmes.
« Zippora, j'ai merdé, j'ai gravement merdé ! ». Elle releva alors lentement là tête vers sa meilleure amie. Elle avait si honte.
« Comment ça t'as gravement merdé ? ». Elle avait l'impression que son cœur se brisait en mille morceaux, au sens littéral du terme. Elle avait vraiment l'impression qu'il était en train de se déchirer à l'intérieur de sa poitrine. La douleur était si vive, si intense.
« Je t'ai trompé ! ». Ce n'était peut-être pas une si mauvaise chose après tout - pas qu'elle l'ait trompé, mais qu'elles se séparent - vu les circonstances. Zipp' était enceinte et elle voulait probablement garder le bébé. Si Vic' avait été dans sa situation c'est ce qu'elle aurait fait. Bon d'accord, c'était des foutaises ! Mais cette histoire était terminée, par sa faute.
chapitre VI. Un bout de papier. Un simple bout de papier. Connelly le faisait bouger entre ses doigts, le regardant d'un air absent. Pourquoi l'avait-elle ramassé ? Pourquoi ne l'avait-elle pas déchiré ? Pourquoi ne l'avait-elle pas jeté ? Pourquoi ne l'avait-elle pas brûlé ? Elle avait même le briquet pour. Elle ne fumait pas, mais Johnson avait trouvé drôle de lui en faire cadeau pour brûler son numéro et l'établissement du Groggy Frog avec. C'était ses propres mots. Mais elle n'arrivait pas à s'en débarrasser. Ou elle ne voulait pas ? Peu importe, le dernier client venait de s'en aller, elle allait enfin pouvoir fermer et rentrer chez elle. Glissant le morceaux de feuille dans la poche de son jeans, Victoria entreprit de mettre les chaises sur les tables, de faire le ménage dans la pièce et de faire les comptes avant de retourner chercher ses affaires aux vestiaires. Elle avait fait la journée non-stop. De l'ouverture à la fermeture. Une façon pour son patron de se venger pour toutes ses journées où elle n'était pas venues travailler ses dernières semaines. Elle ne doutait pas que ce n'était pas parfaitement légal, mais elle s'en fichait royalement. Au moins, ça lui avait éviter de penser pendant l'intégralité de la journée ou presque. Mais maintenant que la journée était terminée, toutes ses idées noires l'assaillirent d'un coup. Une vraie claque. Sa rencontre avec Zippora il y a peu, la visite du pompier, les remarques qu'elle s'était pris en pleine face, aussi bien de la part de l'une que de l'autre qui n'avait eut pour effet que de la faire un peu plus descendre au fond du trou. Même quand elle avait l'impression d'être au plus bas, d'être au fond du trou, elle se rendait bien vite que c'était une illusion. Qu'elle pouvait creuser encore et encore dans ce fichu trou. Si bien qu'un jour, elle ne pourrait plus remonter la pente. Elle n'était pas certaine que ce n'était pas déjà trop tard de toutes manières. Et puis, elle n'avait pas envie d'y penser. Retournant l'écriteau indiquant que le bar était fermé, elle verrouilla derrière elle puis s'engouffra dans sa voiture pour rentrer chez elle. Posant son sac dans l'entrée et sa veste sur le porte manteau, c'est presque naturellement qu'elle se dirigea vers la salle de bain. C'était devenue une habitude désormais. Une routine morbide mais qui lui faisait du bien. Aujourd'hui, quand on regardait ses avant-bras, on n’apercevait presque même plus les anciennes cicatrices blanches, quasiment toutes recouvertes par des marques plus récentes et beaucoup plus nombreuses. Retirant son éternelle gilet à manches longues, elle entreprit d'ouvrir l'armoire à pharmacie dans laquelle elle s'empara des ciseaux. Johnson avait eu tord sur un point, elle n'utilisait pas de rasoirs. Elle aurait bien voulu le lui crier à la figure ce matin quand il lui avait balancer ça dans la face, mais elle n'en voyait pas l’intérêt. Ni sur le moment, ni maintenant. Peut-être que ça lui aurait fait du bien de crier un bon coup, ça faisait bien longtemps qu'elle n'avait plus hausser la voix. Elle avait perdu toute vitalité. Elle arrivait à faire semblant de sourire, à faire semblant d'aller bien. Mais tout ça, ce n'était que des artifices. Zippora l'avait remarquer parce qu'elle la connaissait par cœur. Elle n'avait peut-être pas comprit la gravité de la situation mais elle avait tout de même remarqué. Johnson aussi, mais pour des raisons différentes. Vic' était maintenant assise par terre, contre la paroi de la baignoire, là où elle s’assoit toujours. La première coupure ne lui faisait plus rien maintenant. Elle ressentait la douleur, mais elle ne lui faisait plus du bien, comme avant. Il fallait qu'elle ne fasse quelques unes de plus pour commencer à ressentir cet effet. Et beaucoup plus pour enfin se sentir bien. Mais il était déjà trop tard quand elle se rendit compte que quelque chose clochait. Les plaies ne s'arrêtaient pas de saigner. D'habitude, ce ne se passe pas comme ça. L'écoulement s'arrête tout seul. Ce n'était pas le cas cette fois. Et merde ! Elle essaya de faire des points de compression, mais il y en avait beaucoup trop. Elle commença à paniquer. Ça ne s'était jamais produit auparavant. Le numéro. Ou elle avait foutu ce putain de numéro. Ah, il est là, au fond de la poche de son jeans. Sortant son téléphone de l'autre, se foutant pas mal de foutre du sang partout, elle le composa les chiffres écrits sur le bout de papier. Une sonnerie. Deux sonneries. Trois sonneries. Le répondeur. Qu'elle-ce qu'elle fait, elle raccroche ou elle ne raccroche pas. Elle ne savait pas qui appeler d'autre.
« Laissez-un message après le bip. ». Un gros blanc puis...
« Johnson, c'est Connelly, je crois que j'ai merdé. #208 Runaway Bay. ». Elle n'en dit pas plus avant de raccrocher. Le pompier se douterait bien que c'était extrêmement grave pour qu'elle daigne l'appeler. En attendant, elle essaya tant que mal de stopper le saignement... Jusqu'à ce qu'elle sombre dans le noir...